pour moi le même sentiment,
Que pareille chaleur d’amitié vous transporte,
Et que si j’étois fille, une flamme plus forte
N’outrageroit point celle où je vivrois pour vous.
Je n’avois jamais vu ce scrupule jaloux ;
Mais, tout nouveau qu’il est, ce mouvement m’oblige,
Et je vous fais ici tout l’aveu qu’il exige.
Mais sans fard ?
Oui, sans fard.
S’il est vrai, désormais
Vos intérêts seront les miens, je vous promets.
J’ai bientôt à vous dire un important mystère,
Où l’effet de ces mots me sera nécessaire.
Et j’ai quelque secret de même à vous ouvrir,
Où votre cœur pour moi se pourra découvrir.
Hé ! De quelle façon cela pourroit-il être ?
C’est que j’ai de l’amour qui n’oseroit paroître ;
Et vous pourriez avoir sur l’objet de mes vœux
Un empire à pouvoir rendre mon sort heureux.
Expliquez-vous, Ascagne, et croyez, par avance,
Que votre heur est certain, s’il est en ma puissance.
Vous promettez ici plus que vous ne croyez.
Non, non : dites l’objet pour qui vous m’employez.
Il n’est pas encor temps ; mais c’est une personne
Qui vous touche de près.