Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/237

Cette page n’a pas encore été corrigée


Oses-tu me parler, âme double et traîtresse ?
Va, sors de ma présence, et dis à ta maîtresse
Qu’avecque ses écrits elle me laisse en paix,
Et que voilà l’état, infâme, que j’en fais.

Marinette

Gros-René, dis-moi donc quelle mouche le pique ?

Gros-René

M’oses-tu bien encor parler, femelle inique,
Crocodile trompeur, de qui le cœur félon
Est pire qu’un satrape ou bien qu’un Lestrygon ?
Va, va rendre réponse à ta bonne maîtresse,
Et lui dis bien et beau que, malgré sa souplesse,
Nous ne sommes plus sots, ni mon maître, ni moi,
Et désormais qu’elle aille au diable avecque toi.

Marinette

Ma pauvre Marinette, es-tu bien éveillée ?
De quel démon est donc leur âme travaillée ?
Quoi ? Faire un tel accueil à nos soins obligeants !
Oh ! Que ceci chez nous va surprendre les gens !

ACTE II





Scène II, 1


Frosine


Ascagne, je suis fille à secret, Dieu merci.

Ascagne


Mais, pour un tel discours, sommes-nous bien ici ?