En disant à Célie, en lui serrant la main,
Que pour elle il venait sous ce prétexte vain,
Il n’a pas aperçu Jeannette, ma fillole[1][(25) ?],
Laquelle a tout ouï, parole pour parole ;
Et je ne doute point, quoiqu’il n’en ait rien dit,
Que tu ne sois de tout le complice maudit.
Ah ! vous me faites tort. S’il faut qu’on vous affronte,
Croyez qu’il m’a trompé le premier à ce conte.
Veux-tu me faire voir que tu dis vérité ?
Qu’à le chasser mon bras soit du tien assisté ;
Donnons-en à ce fourbe et du long et du large,
Et de tout crime après mon esprit te décharge.
Oui-da, très volontiers, je l’épousterai bien,
Et par là vous verrez que je n’y trempe en rien.
Ah ! vous serez rossé, monsieur de l’Arménie,
Qui toujours gâtez tout!
Scène VIII. - Lélie, Trufaldin, Mascarille.
Donc, Monsieur l’imposteur, vous osez aujourd’hui
Duper un honnête homme, et vous jouer de lui ?
Feindre avoir vu son fils en une autre contrée,
Pour vous donner chez lui plus aisément entrée !
Vidons, vidons sur l’heure.
Que les fourbes…
Bourreau !
- ↑ On prononce fillol à la ville, dit Vaugelas, et filleul à la cour; et il ajoute: L'usage de la cour doit prévaloir sur l'usage de la ville.