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Peindre à cette beauté les tourments de mon âme ;
Je saurai quel arrêt je dois… mais les voici.


Scène 3


Trufaldin, Lélie, Mascarille

Trufaldin

Sois béni, juste ciel, de mon sort adouci !

Mascarille

C’est à vous de rêver et de faire des songes,
Puisqu’en vous il est faux que songes sont mensonges.

Trufaldin, à Lélie

Quelle grâce, quels biens vous rendrai-je, Seigneur,
Vous que je dois nommer l’ange de mon bonheur ?

Lélie

Ce sont soins superflus, et je vous en dispense.

Trufaldin, (à Mascarille.)

J’ai, je ne sais pas où, vu quelque ressemblance
De cet Arménien.

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx C’est ce que je disois ;
Mais on voit des rapports admirables parfois.

Trufaldin

Vous avez vu ce fils où mon espoir se fonde ?

Lélie

Oui, seigneur Trufaldin, le plus gaillard du monde.

Trufaldin

Il vous a dit sa vie, et parlé fort de moi ?

Lélie

Plus de dix mille fois.

Mascarille

xxxxxxxxxxxxxxxx Quelque peu moins, je croi.

Lélie

Il vous a dépeint tel que je vous vois paraître,
Le visage, le port…

Trufaldin

xxxxxxxxxxxxxxxx Cela pourrait-il être,
Si lorsqu’il m’a pu voir, il n’avait que sept ans,
Et si son précepteur même, depuis ce temps,
Aurait peine à pouvoir connaître mon visage ?

Mascarille

Le sang bien autrement conserve cette image ;