Peindre à cette beauté les tourments de mon âme ;
Je saurai quel arrêt je dois… mais les voici.
Scène 3
Sois béni, juste ciel, de mon sort adouci !
C’est à vous de rêver et de faire des songes,
Puisqu’en vous il est faux que songes sont mensonges.
Quelle grâce, quels biens vous rendrai-je, Seigneur,
Vous que je dois nommer l’ange de mon bonheur ?
Ce sont soins superflus, et je vous en dispense.
J’ai, je ne sais pas où, vu quelque ressemblance
De cet Arménien.
Mais on voit des rapports admirables parfois.
Vous avez vu ce fils où mon espoir se fonde ?
Oui, seigneur Trufaldin, le plus gaillard du monde.
Il vous a dit sa vie, et parlé fort de moi ?
Plus de dix mille fois.
Il vous a dépeint tel que je vous vois paraître,
Le visage, le port…
Si lorsqu’il m’a pu voir, il n’avait que sept ans,
Et si son précepteur même, depuis ce temps,
Aurait peine à pouvoir connaître mon visage ?
Le sang bien autrement conserve cette image ;