Masques, où courez-vous ? le pourrait-on apprendre ?
Trufaldin, ouvrez-leur pour jouer un momon (21).
Bon Dieu, qu’elle est jolie, et qu’elle a l’air mignon !
Eh quoi ! vous murmurez ? Mais, sans vous faire outrage
Peut-on lever le masque, et voir votre visage ?
Allez, fourbes méchants, retirez-vous d’ici,
Canaille ; et vous, seigneur, bonsoir et grand merci.
Scène 12
(après avoir démasqué Mascarille.)
Mascarille, est-ce toi ?
Nenni-da, c’est quelqu’un d’autre.
Hélas, quelle surprise ! et quel sort est le nôtre !
L’aurais-je deviné, n’étant point averti
Des secrètes raisons qui t’avaient travesti ?
Malheureux que je suis, d’avoir dessous ce masque
Eté, sans y penser, te faire cette frasque !
Il me prendrait envie, en mon juste courroux,
De me battre moi-même, et de me donner cent coups.
Adieu, sublime esprit, rare imaginative.
Las ! si de ton secours ta colère me prive,
À quel saint me vouerai-je ?
Ah ! si ton cœur pour moi n’est de bronze ou de fer,
Qu’encore un coup du moins mon imprudence ait grâce !
S’il faut pour l’obtenir que tes genoux j’embrasse,
Vois-moi…