Laissons là ce discours, et parlons d’autre chose.
Je ne m’apaise pas, non, si facilement ;
Je suis trop en colère. Il faut premièrement
Me rendre un bon office, et nous verrons ensuite
Si je dois de vos feux reprendre la conduite.
S’il ne tient qu’à cela, je n’y résiste pas.
As-tu besoin, dis-moi, de mon sang, de mon bras ?
De quelle vision sa cervelle est frappée !
Vous êtes de l’humeur de ces amis d’épée (18)
Que l’on trouve toujours plus prompts à dégaîner
Qu’à tirer un teston, s’il fallait le donner (19).
Que puis-je donc pour toi !
Il faut absolument apaiser la colère.
Nous avons fait la paix.
Je l’ai fait, ce matin, mort pour l’amour de vous ;
La vision le choque, et de pareilles feintes
Aux vieillards comme lui sont de dures atteintes,
Qui, sur l’état prochain de leur condition,
Leur font faire à regret triste réflexion.
Le bonhomme, tout vieux, chérit fort la lumière,
Et ne veut point de jeu dessus cette matière ;
Il craint le pronostic, et contre moi fâché,
On m’a dit qu’en justice il m’avait recherché.
J’ai peur, si le logis du roi fait ma demeure,
De m’y trouver si bien dès le premier quart d’heure,
Que j’aye peine aussi d’en sortir par après
Contre moi dès longtemps l’on a force décrets ;