De voir que je l’apprenne encore par ta bouche.
Vous voyez si je suis le secret confident…
Vraiment je suis ravi de cela.
À son devoir, sans bruit, désirez vous le rendre ?
Il faut… J’ai toujours peur qu’on nous vienne surprendre :
Ce serait fait de moi, s’il savait ce discours.
Il faut, dis-je, pour rompre à toute chose cours,
Acheter sourdement l’esclave idolâtrée,
Et la faire passer en une autre contrée.
Anselme a grand succès auprès de Trufaldin ;
Qu’il aille l’acheter pour vous dès ce matin :
Après, si vous voulez en mes mains la remettre,
Je connais des marchands, et puis bien vous promettre
D’en retirer l’argent qu’elle pourra coûter,
Et malgré votre fils, de la faire écarter ;
Car enfin, si l’on veut qu’à l’hymen il se range,
À cet amour naissant il faut donner le change ;
Et de plus, quand bien même il serait résolu,
Qu’il aurait pris le joug que vous avez voulu,
Cet autre objet, pouvant réveiller son caprice,
Au mariage encor peut porter préjudice.
C’est très bien raisonner ; ce conseil me plaît fort…
Je vois Anselme ; va, je m’en vais faire effort
Pour avoir promptement cette esclave funeste,
Et la mettre en tes mains pour achever le reste.
Bon ; allons avertir mon maître de ceci.
Vive la fourberie, et les fourbes aussi.
Scène 10
Oui, traître, c’est ainsi que tu me rends service !