Monsieur Gorgibus, je vous prie de le faire venir ici ; je vous conjure que ce soit en particulier que je lui demande pardon, parceque sans doute il me feroit cent hontes, cent opprobres devant tout le monde.
Oui-dà, je m’en vais lui dire… Monsieur, il dit qu’il est honteux, et qu’il vous prie d’entrer, afin qu’il vous demande pardon en particulier. Voilà la clef, vous pouvez entrer ; je vous supplie de ne me pas refuser, et de me donner ce contentement.
Il n’y a rien que je ne fasse pour votre satisfaction : vous allez entendre de quelle manière je le vais traiter. (À la fenêtre). Ah ! te voilà, coquin. — Monsieur mon frère, je vous demande pardon, je vous promets qu’il n’y a pas de ma faute. — Pilier de débauche, coquin, va, je t’apprendrai à venir avoir la hardiesse d’importuner monsieur Gorgibus, de lui rompre la tête de tes sottises. — Monsieur mon frère… — Tais-toi, te dis-je. — Je ne vous désoblig… — Tais-toi, coquin.
Qui diable pensez-vous qui soit chez vous à présent ?
C’est le médecin et Narcisse son frère ; ils avoient quelque différend, et ils font leur accord.
Le diable emporte ! ils ne sont qu’un.
Ivrogne que tu es, je t’apprendrai à vivre. Comme il baisse la vue ! il voit bien qu’il a failli, le pendard. Ah ! l’hypocrite, comme il fait le bon apôtre !
Monsieur, dites-lui un peu par plaisir qu’il fasse mettre son frère à la fenêtre.
Oui-dà, Monsieur le médecin, je vous prie de faire paroître votre frère à la fenêtre.
Il est indigne de la vue des gens d’honneur, et puis je ne le saurois souffrir auprès de moi.