Eh ! monsieur, voulez-vous désespérer ce pauvre garçon ?
Qu’on ne m’en parle plus ; mais voyez l’impudence de ce coquin-là, de vous aller trouver pour faire son accord ; je vous prie de ne m’en pas parler.
Au nom de Dieu, monsieur le médecin, faites cela pour l’amour de moi. Si je suis capable de vous obliger en autre chose, je le ferai de bon cœur. Je m’y suis engagé, et…
Vous m’en priez avec tant d’instance… Quoique j’eusse fait serment de ne lui pardonner jamais : allez, touchez là, je lui pardonne. Je vous assure que je me fais grande violence, et qu’il faut que j’aie bien de la complaisance pour vous. Adieu, monsieur Gorgibus.
Monsieur, votre très-humble serviteur ; je m’en vais chercher ce pauvre garçon pour lui apprendre cette bonne nouvelle.
Scène XIII
Il faut que j’avoue que je n’eusse jamais cru que Sganarelle se fût si bien acquitté de son devoir. (Sganarelle rentre avec ses habits de valet) Ah ! mon pauvre garçon, que je t’ai d’obligation ! que j’ai de joie ! et que…
Ma foi, vous parlez fort à votre aise. Gorgibus m’a rencontré ; et sans une invention que j’ai trouvée, toute la mèche étoit découverte. (Apercevant Gorgibus.) Mais fuyez-vous-en, le voici.
Scène XIV
Je vous cherchois partout pour vous dire que j’ai parlé à votre frère : il m’a assuré qu’il vous pardonnoit ; mais, pour en être plus assuré, je veux qu’il vous embrasse en ma présence ; entrez dans mon logis, et je l’irai chercher.
Eh ! monsieur Gorgibus, je ne crois pas que vous le trouviez à présent ; et puis je ne resterai pas chez vous : je crains trop sa colère.