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bustion ! Qu’y a-t-il ? messieurs, qu’y a-t-il ? qu’y a-t-il ? Çà, çà, voyons s’il n’y a pas moyen de vous mettre d’accord ; que je sois votre pacificateur, que j’apporte l’union chez vous.

Gorgibus

C’est mon gendre et ma fille qui ont eu bruit ensemble.

Le docteur

Et qu’est-ce que c’est ? voyons, dites-moi un peu la cause de leur différend.

Gorgibus

Monsieur…

Le docteur

Mais en peu de paroles.

Gorgibus

Oui-dà : mettez donc votre bonnet.

Le docteur

Savez-vous d’où vient le mot bonnet ?

Gorgibus

Nenni.

Le docteur

Cela vient de bonum est, bon est, voilà qui est bon, parcequ’il garantit des catarrhes et fluxions.

Gorgibus

Ma foi, je ne savois pas cela.

Le docteur

Dites donc vite cette querelle.

Gorgibus

Voici ce qui est arrivé…

Le docteur

Je ne crois pas que vous soyez homme à me tenir longtemps, puisque je vous en prie. J’ai quelques affaires pressantes qui m’appellent à la ville ; mais, pour remettre la paix dans votre famille, je veux bien m’arrêter un moment.

Gorgibus

J’aurai fait en un moment.

Le docteur

Soyez donc bref.

Gorgibus

Voilà qui est fait incontinent.

Le docteur

Il faut avouer, monsieur Gorgibus, que c’est une belle qualité que de dire les choses en peu de paroles, et que les