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Florval

Ah ! Croyés…


Grosjean

Que puis-je croire de toi après cette indignité !… Me v’la ben récompensé de mes soins, de mon amour et de mes privations. (avec la plus grande chaleur.) Tenés, Monsieur le Baron, ce n’est pas devant vous que je chercherai à contraindre ma douleur ; vous estes pere vous devés sentir ce qu’il en coute à mon pauvre cœur ; il est déchiré !… Je suis riche grace a dieu, mais je le suis de mes seuls travaux ! Eh ! Ben, je ne croyons jamais l’être assés pour s’t’ingrat. Toujours à l’ouvrage avant mes ouvriers, je devançais le jour pour en faire d’avantage, et quand la chaleur et la fatigue commençaient à m’accabler, je me disais : c’est pour mon fils que je travaille et je sentais ranimer mes forces et mon courage… Et… vous ne le croiriés pas : mais souvent je me suis privé des choses les plus nécessaires à la vie, afin de tout conserver pour lui… Enfin folle