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CHAPITRE IV


Quand le carrosse fut sorti des portes de la ville, Marguerite et sa tante remarquèrent des soldats espagnols qui les suivaient ; mais ils s’éloignèrent avec empressement dès que l’on parut faire attention à eux, et l’on n’en vit plus qu’un seul qui, se tenant sans cesse assez près du rivage, semblait ne songer qu’à découvrir la flotte que l’on attendait.

De vastes prairies s’étendaient des deux côtés de la route, mais on n’y voyait point paître les troupeaux que nourrissait ordinairement cette belle contrée ; car les paysans, instruits par une funeste expérience, n’osaient plus laisser le bétail, qui faisait toute leur richesse, errer sous la garde d’une femme ou d’un jeune garçon.

Au delà des vastes plaines qui s’étendaient jusqu’au rivage de la mer s’élevait une chaîne de dunes jau-