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CHAPITRE XXXV


Après avoir longtemps marché dans un passage étroit et qui descendait assez rapidement ils parvinrent au lieu des tortures. C’était un souterrain si profond que jamais les cris des victimes ne pouvaient percer ses voûtes épaisses et la masse de terre qui le séparait du séjour des hommes. Il n’était éclairé que par la lueur rougeâtre d'un brasier ardent. D’abord cette clarté faible et incertaine ne laissa rien apercevoir aux deux Flamands : seulement, le bourdonnement confus qu’ils entendaient autour d’eux leur fit juger qu’un assez grand nombre de personnes circulaient dans ce caveau terrible. Peu à peu leurs yeux s’accoutumèrent à l’obscurité de ce séjour, et ils distinguèrent des hommes couverts d’un voile noir et semblables à des spectres funèbres : les uns préparaient des instruments de supplice, les autres fai-