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Le vieux capitaine secoua la tête : Adieu donc ! dit-il ; plaise au Ciel que vous ne couriez pas à votre perte !

Il s’éloigna : les deux marins conduisirent la baronne et Marguerite au port ; là ils les firent entrer dans une chaloupe, et les menèrent à un endroit où une voiture les attendait. Bon voyage ! leur crièrent-ils alors, et, sans vouloir accepter aucune récompense, ils disparurent.

La voiture, ou, comme on disait alors, le coche était richement orné et attelé de quatre bons chevaux ; mais il ne portait pas d’armoiries, et les gens qui le conduisaient n’avaient point de livrée : ainsi rien ne pouvait apprendre aux deux dames qui leur avait rendu ce service, mais chacune d’elles l’avait deviné.

Pendant leur voyage, qui dura deux jours, elles ne rencontrèrent personne qui parût faire attention à elles ; seulement elles crurent remarquer qu’un cavalier, entouré d’un grand manteau, chevauchait tantôt en avant, tantôt en arrière de leur coche, et toujours à une trop forte distance pour qu’on pût distinguer ses traits.