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Il parlait vainement, on ne lui donna aucune réponse.

— N’osez-vous pas vous fier à la parole d’un gentilhomme castillan ? s’écria don Chistophe offensé.

— Non, répartit avec hauteur la douairière.

L’Espagnol fit un geste de fureur : — Misérable ! mais vous êtes sa tante… Suivez-moi donc…

— Vous suivre, répéta Marguerite : où ? grand Dieu !

— Au bonheur, répondit don Sandoval en mettant un genou en terre devant elle ; à l’autel qui vous attend…

— Plutôt à la mort !

L’Espagnol se releva : Jeune insensée, dit-il, voulez-vous perdre avec vous celle qui vous a servi de mère ?

La jeune fille pâlit et baissa la tête.

— Venez donc, continua le président, et il étendit le bras pour l’y forcer.

— Doucement ! dirent les deux marins qui s’étaient approchés à pas de loup et qui le saisirent par derrière, doucement ! camarade, vous n’êtes pas seul ici.

— Trahison ! s’écria l’Espagnol, en voyant deux poignards appuyés sur sa poitrine.

— Justice ! répondit le capitaine allemand, car il s’était levé et s’était mis entre don Christophe et les dames. Seigneur président, je serai plus généreux que vous : Je vous offre le combat.

L’Espagnol ne répondit pas.

— Mes amis, reprit alors le capitaine, faites-moi