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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

gaz sur le fer maintenu au ronge, on n’a pas recueilli d’hydrogène.

Le gaz que nous avons produit au pôle positif de notre appareil est donc bien le fluor.


CONCLUSIONS.

Par l’électrolyse de l’acide fluorhydrique renfermant du fluorure de potassium, il a donc été possible d’isoler un nouvel élément, le fluor, et d’étudier ses principales propriétés.

Le fluor est un corps gazeux, incolore, d’une odeur très désagréable, se rapprochant de celle de l’acide hypochloreux.

Il se combine à l’hydrogène, à l’obscurité et sans élévation de température. C’est le premier exemple de deux corps simples gazeux s’unissant directement, sans exiger l’intervention d’une énergie étrangère.

Le soufre, le sélénium et le tellure s’enflamment à son contact.

Le phosphore prend feu et fournit un mélange d’oxyfluorure et de fluorures de phosphore.

L’iode s’y combine avec une flamme pâle, en perdant sa couleur. L’arsenic et l’antimoine en poudre s’unissent à ce corps gazeux avec incandescence.

Le silicium cristallisé, froid, brûle au contact de ce gaz avec beaucoup d’éclat, en fournissant du fluorure de silicium qui a été recueilli sur le mercure et nettement caractérisé.

Le bore adamantin de Deville brûle également, mais avec plus de difficulté, en se transformant en fluorure de bore.

Le potassium et le sodium deviennent incandescents et produisent des fluorures.

Le fer et le manganèse en poudre, légèrement chauffés, brûlent en fournissant des étincelles.