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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

au pôle +, volume qui sera alors égal à celui de l’hydrogène, nous allons pouvoir calculer la quantité d’acide fluorhydrique formé et voir si elle correspond à la quantité trouvée expérimentalement :

23cc de fluor pèseraient 0gr,03948,

ce qui correspondrait à

0gr,415 d’acide fluorhydrique HFl.

Dans le cas où le gaz dégagé au pôle positif aurait pour formule HFl2, 23cc de ce gaz produiraient

0,0830 d’acide fluorhydrique.

En titrant la solution du pôle positif, nous avons trouvé qu’elle contenait

0,467 HFl,

ce qui se rapproche beaucoup plus du premier chiffre que du second. D’après cette expérience, le gaz actif serait bien le fluor et non un bifluorure d’hydrogène.

D’ailleurs, nous pouvons démontrer d’une autre façon que le gaz obtenu ne renferme pas d’hydrogène. Faisons passer ce corps gazeux sur du fer maintenu au rouge. Dans le cas du fluor, le gaz doit s’absorber entièrement ; si nous avons préparé, au contraire, une combinaison de fluor et d’hydrogène, ce dernier gaz sera mis en liberté et pourra être recueilli dans une atmosphère d’acide carbonique dont on se débarrassera toujours facilement au moyen d’une solution de potasse.

Voici comment, sur le conseil de M. Berthelot, l’expérience a été disposée. À la suite du tube de platine (fig. 7), par lequel le gaz actif se dégage, on place un tube de même métal de 0m,20 de longueur, réuni au précédent par un pas de vis et rempli de petits fragments de fluorure de potassium absolument sec. Ce