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H. MOISSAN.

potasse et bioxyde de baryum), cet oxygène est ozonisé. En même temps, si l’on examine l’eau de la capsule de platine, on reconnaît facilement qu’elle renferme de l’acide fluorhydrique.

Ainsi, sous l’action de ce nouveau corps gazeux, l’eau a été décomposée à froid ; il s’est formé de l’acide fluorhydrique et il s’est dégagé de l’oxygène ozonisé.

Si nous répétons la même expérience en remplaçant l’eau de la capsule de platine voisine du pôle positif par du tétrachlorure de carbone, et le tube de verre par une petite éprouvette en fluorine, nous obtenons un dégagement régulier d’un gaz se combinant au mercure, lentement absorbable par l’eau, et qui présente tous les caractères du chlore. Le chlorure de carbone nous présente donc un intéressant phénomène de substitution, le gaz produit au pôle positif déplaçant le chlore de ce composé.


Discussion de l’expérience.

Voyons maintenant quelles sont les conclusions que nous pouvons tirer de cette action du courant sur l’acide fluorhydrique contenant du fluorure de potassium.

On peut faire, en effet, diverses hypothèses sur la nature du gaz dégagé au pôle positif ; la plus simple serait que l’on se trouve en présence du fluor ; mais il serait possible, par exemple, que ce fût un perfluorure d’hydrogène ou même un mélange d’acide fluorhydrique et d’ozone assez actif pour expliquer l’action si énergique que ce gaz exerce sur le silicium cristallisé.

Nous nous étions assuré, dès nos premières expériences sur l’électrolyse de l’acide fluorhydrique, que le fluorhydrate de fluorure employé ne renfermait ni acide azotique, ni chlore. D’ailleurs, une petite quantité de chlorure eût-elle été mélangée au fluorure de potassium, qu’on aurait encore obtenu de l’acide fluorhydrique pur. La différence