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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

du côté de l’électrode positive, fut liquéfiée sur certains points et mise hors de service. On fit l’expérience à nouveau avec de la gomme laque : le résultat fut identique. On tenta différents essais, qui tous furent inutiles ; et, comme chaque expérience exigeait la préparation d’acide fluorhydrique anhydre pur et la mise en marche d’une pile de 30 à 50 éléments, on comprendra aisément le temps perdu par ces expériences préliminaires. L’acide fluorhydrique est en effet un liquide qui attire l’humidité de l’air avec tant d’énergie, qu’il est très difficile de le conserver à l’état anhydre dans un flacon de platine. Comme nous avions besoin dans ces expériences d’un acide absolument exempt d’eau, je m’étais donc arrêté au seul procédé possible, celui qui consiste à le préparer au moment même de chaque expérience.

N’espérant pas trouver d’isolant convenable, je pensai alors à employer une fermeture gazeuse et à visser les bouchons sur l’ouverture de chaque branche du tube en U. J’estimais que la gaine gazeuse comprise dans le pas de vis empêcherait le gaz actif dégagé au pôle positif de se rendre jusqu’au corps isolant, et j’espérais ainsi obtenir une fermeture hermétique ne présentant que des surfaces de fluorine et de platine.


Description de l’appareil.

L’appareil se compose d’un tube de platine (fig. 4) deux fois recourbé à angle droit de 1cm,5 de diamètre et d’une hauteur de 9cm,5. Les deux extrémités sont fermées par des bouchons à vis formés d’un cylindre de spath fluor serti avec soin dans un cylindre creux de platine portant un pas de vis extérieur. Ce pas de vis compte 14 spires sur une hauteur de 12mm (fig. 4). Chaque cylindre de fluorine laisse passer en son axe une tige carrée de platine de 2mm de côté et de 12cm de long, s’arrêtant à