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RECHERCHES SUR L’ISOLEMENT DU FLUOR.

présente des réactions plus énergiques que celles du pentafluorure de phosphore. L’attaque lente du silicium, l’inflammabilité du phosphore, l’attaque du mercure, différencient nettement les propriétés de ce gaz de celles du pentafluorure. Mais, en réalité, le nouveau gaz actif dégagé dans cette décomposition est noyé dans un excès de pentafluorure.

C’est d’ailleurs grâce à cela qu’il a pu échapper à l’action du platine chaud, de telle sorte que, si ces expériences étaient faites pour nous encourager, elles étaient loin cependant de résoudre la question de l’isolement du fluor. Elles semblaient démontrer plutôt l’inutilité des réactions entreprises à haute température.

Nous avons alors reporté à nouveau nos efforts sur l’action du courant électrique sur quelques composés fluorés liquides, étude qui fait le sujet du Chapitre suivant.


Fluorure de silicium.

Il était à espérer qu’au rouge vif le fluorure de silicium pourrait, en présence de la mousse de platine, former du siliciure de platine facilement fusible et du fluorure de platine qui, grâce à la température élevée, se dédoublerait en mousse de platine et fluor.

Cette expérience a été réalisée avec le dispositif précédent et a fourni un gaz dont une seule propriété semblait différente de celles du fluorure de silicium. Le mélange gazeux attaquait en effet légèrement le mercure. 100cc mesurés dans une éprouvette de verre ont diminué de 2cc en douze heures au contact du mercure et la surface brillante de ce dernier a été noircie et couverte de crasse. En même temps la paroi de l’éprouvette était dépolie.

Le fluorure de silicium employé dans ces expériences était préparé dans un vase de verre à parois épaisses, par l’action de l’acide sulfurique pur, sur un mélange de