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H. MOISSAN.

Voici les conditions dans lesquelles on a fait l’expérience. Le tube plein d’azote renfermant la mousse de platine était porté au rouge vif ; on balayait l’appareil par un rapide courant de pentafluorure de phosphore, puis on modérait l’arrivée du gaz. Cinq minutes plus tard, on faisait passer le gaz avec une vitesse plus grande et l’on étudiait alors ses propriétés à l’extrémité du tube de platine. Pour cela on avait placé au préalable plusieurs corps solides dans des tubes de verre portant une petite sphère à leur extrémité. Ces tubes à essais avaient un diamètre tel que l’ajutage de platine qui terminait l’appareil pouvait pénétrer avec facilité jusqu’à la sphère, c’est-à-dire au contact même du corps solide à étudier. Ces petits tubes séchés d’abord à l’étuve à 100° avaient été placés ensuite sous une cloche contenant de la potasse caustique. On en prenait un au moment même de faire chaque expérience.

Si l’on place un fragment d’iodure de potassium sec au contact du gaz qui se dégage par le petit tube de platine, il devient immédiatement noir : de l’iode est mis en liberté.

Le silicium cristallisé perd aussitôt son brillant, noircit nettement, sans présenter aucun phénomène d’incandescence. Seulement le tube à essai retiré, bouché avec le doigt, puis porté sur la cuve à eau, indique la présence du fluorure de silicium. Le pentafluorure de phosphore analysé précédemment ne donnait pas de dépôt de silice au contact de l’eau.

Du phosphore sec s’est enflammé au contact du gaz.

Du mercure brillant a noirci, enfin le verre a été attaqué avec formation de fluorure de silicium.

Cette expérience de la décomposition partielle du pentafluorure de phosphore a été répétée deux fois dans un tube de platine et les résultats ont été les mêmes.

Tous ces caractères indiquent bien que le gaz obtenu