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H. MOISSAN.

blement du phosphore de platine. En même temps la paroi de l’éprouvette dans laquelle se faisait l’expérience était dépolie et la surface du mercure s’était ternie.

Le dispositif était à peu près le même que celui employé par M. Berthelot pour l’électrolyse des gaz, et les fils de cuivre traversant le mercure étaient entourés de guttapercha.

Nous avons alors repris cette expérience en employant un appareil qui permît de mettre en réaction une plus grande quantité de ces gaz fluorés. Ces recherches ne pourraient être tentées que dans des vases ne contenant pas de silice et dans des conditions où il serait possible de faire varier la vitesse du courant gazeux.

Voici comment l’expérience était disposée. De la mousse de platine préparée avec soin était lavée à l’acide fluorhydrique, puis à l’eau distillée, de façon à lui enlever toute trace de silice, et enfin calcinée. On plaçait cette matière sèche au milieu d’un tube de platine de 80cm de longueur et de 1cm,5 de diamètre.

La partie de l’appareil qui devait être maintenue au rouge était placée dans un tube de porcelaine bien vernissé. Deux tubes de verre passaient au travers des bouchons et permettaient de faire circuler un courant d’azote dans l’espace annulaire. Les extrémités du cylindre de platine portent un pas de vis dans lequel s’engage un tube de platine beaucoup plus petit servant au dégagement du gaz.

L’appareil étant chauffé, on commence par faire passer dans le tube intérieur un courant d’hydrogène pur, de façon à entraîner tous les gaz étrangers. Une heure après, l’hydrogène est remplacé par un courant d’azote et la mousse de platine se refroidit dans ce gaz inerte.

Pendant toute la durée de l’expérience, l’azote pur et sec traverse l’espace annulaire. En employant cet artifice, on peut chauffer le tube sans craindre que les gaz du foyer puissent pénétrer au travers de la paroi de platine.