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H. MOISSAN.

duisait seule, et, lorsque l’eau avait disparu, l’acide fluorhydrique arrêtait toute conductibilité. Ces expériences avaient été reprises et vérifiées par M. Gore.

Dans une deuxième série de recherches, M. Gore[1] étudie avec beaucoup de détails le fluorure d’argent, l’électrolyse de ce fluorure fondu et l’action que ce composé exerce sur différents métalloïdes. Il indique aussi avec détails la formation d’un certain nombre de composés ternaires et quaternaires formés par voie d’addition.

Enfin, Kammerer[2] a fait réagir l’iode à 60° sur le fluorure d’argent sec dans un tube de verre scellé après avoir expulsé l’air par un courant de vapeur d’iode. Dans ces conditions on obtiendrait, après vingt-quatre heures, un gaz qu’il serait possible de recueillir et de manier sur la cuve à mercure[3], gaz qui n’attaquerait pas le verre et qui serait immédiatement absorbé par une solution alcaline. Kammerer estimait que ce gaz pouvait être le fluor.

Pfaundler[4], qui a repris ces expériences, regarde le gaz obtenu comme un mélange de fluorure de silicium et d’oxygène.

Pour terminer cet historique déjà bien long, je rappellerai aussi les recherches si intéressantes de M. Guntz[5] sur la chaleur de neutralisation de l’acide fluorhydrique en présence des bases, et sur la chaleur de formation des fluorures.

  1. Gore, Sur le fluorure d’argent (Chem. News, t. XXI, p. 28, et t. XXIV, p. 291 ; et Bulletin de la Société chimique de Paris, t. XIV, p. 38, t. XV, p. 187, et t. XVII, p. 33).
  2. Kammerer, Journ. für prakt. Chem., t. LXXXV, p. 452.
  3. Nous verrons à la fin de ce travail que le fluor est absorbé par le mercure à la température ordinaire.
  4. Pfaundler (Wiener Acad. Berlin, t. XLVI, p. 258).
  5. Guntz, Recherches thermiques sur les combinaisons du fluor avec les métaux (Annales de Chimie et de Physique, 3e série, t. XLVII, p. 24).