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TRAITEMENT DES MINERAIS SULFURÉS

Nous sommes donc amenés à dire quelques mots des essais tentés avec le cuivre.

Ce n’est guère qu’en 1880 que les premiers résultats pratiques furent obtenus par M. Manhès à Védènes (Vaucluse).

On opérait sur une malle à 25 ou 30 % de cuivre, préalablement fondue dans un creuset, et que l’on introduisait, dans une petite cornue Bessemer ordinaire, à insufflation par le fond.

Au début de l’opération, le bain conservait sa fluidité, grâce au dégagement de chaleur produit par l’oxydation du fer et du soufre. Mais quand une quantité notable de cuivre était épurée, ce métal plus dense, se rassemblait au fond, et ne tardait pas à se figer en obstruant les tuyères, pendant qu’à la surface la réaction devenait tumultueuse, en amenant des projections de scories. On était, par suite, obligé de couler avant l’épuration complète, sous peine de voir le bain se prendre en masse.

Cet inconvénient fut évité en faisant déboucher les tuyères sur les parois latérales. De cette façon, le cuivre affiné n’était plus traversé par un courant d’air froid, et pouvait se maintenir liquide jusqu’à la fin de l’opération.

M. Manhès a aussitôt cherché à appliquer son procédé au traitement des minerais sulfurés et