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MINERAIS DE NICKEL

sulter de l’action de sources nickélifères, ayant décomposé la roche au voisinage d’argiles rouges,

résultant d’une action antérieure.

    « De 1863 à 1867, j’eus à parcourir la Nouvelle-Calédonie comme géologue, et je rencontrai souvent dans mes excursions, surtout dans le sud-est et l’est de l’île, des amas de roches vertes qui attiraient beaucoup mon attention. En chimie, le nickel est caractérisé par des précipités vert pomme. Aussi la couleur de ces roches m’y fit soupçonner la présence du nickel, d’autant plus que je m’étais assuré que cette coloration n’était pas due au cuivre. Je rapportai en France un certain nombre de spécimens de cette roche verte, et les savants auxquels je les présentai : M, Jannettaz, qui m’aidait dans le classement de mes collections, et M. Terreil, chimiste au Muséum, ne tardèrent pas à m’assurer que j’avais découvert un véritable minerai de nickel, absolument nouveau par sa nature et son abondance. Alors que j’étais encore à la Nouvelle-Calédonie, j’avais fait parvenir également au professeur américain Dana quelques échantillons de ce curieux minéral ; il voulut bien les étudier de très près. Ces études l’amenèrent à constater que c’étaient là des hydrosilicates de nickel et de magnésie, à composition définie, mais plus ou moins mélangés dans une gangue ferrugineuse et siliceuse. Le minerai était nouveau, Dana en publia la description dans sa cinquième édition de Minéralogie en 1874 et voulut bien donner mon nom à ce minerai ; il l’appela la Garniérite ». (L’aluminium et le nickel. Conférence de M. Garnier. « Revue scientifique » du 23 mars 1895.)