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que nous réglerons plus tard… Quant à présent, un fait plus grave que l’évasion de ces poltrons, qu’en somme je ne voulais qu’effrayer, vient de m’être révélé : notre ennemi, le farouche Rhododendron, a disparu. Le garde qui le veillait est encore plongé dans un sommeil surnaturel ; moi-même j’ai subi je ne sais quelle influence, car la clef du pont m’a été soustraite pendant mon sommeil… et tenez… voyez… la poterne est encore ouverte. Voilà par où l’on s’est enfui.

TOUTES, criant.

C’est une horreur, une infamie !… Ah ! les brigands !… les vauriens !… les pendards !…

FÉROSA.

Mesdames, jurons de nous défendre nous-mêmes jusqu’à la mort contre le farouche Rhododendron, qui, n’en doutez pas, va revenir nous attaquer et nous enlever !

TOUTES.

Nous le jurons.

NANI.

Et, puisque tous les hommes nous ont abandonnées lâchement… à bas les hommes !…

TOUTES.

À bas les hommes !…

FÉROSA.

Vous avez raison. À bas les hommes et vivent les femmes !

AIR.
––––––Allons, femmes, serrons nos rangs
––––––Et marchons en vrais conquérants.
––––––––––À bas les hommes !
––––––Quittons l’aiguille et le fuseau,
––––––Tirons les glaives du fourreau.
––––––––––À bas les hommes