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ayant la pharmacie à ma disposition, j’ai administré un soporifique à toute la garnison, depuis la générale jusqu’au simple soldat.

RHODODENDRON.

À merveille !

BOBOLI.

Ah ! si on découvrait ma trahison, je serais pendu.

RHODODENDRON.

Oui ; mais, si tu me trahissais, moi, revenu ici en maître, je te ferais empaler.

BOBOLI.
––––––Empalé, moi, miséricorde !
––––––J’aimerais encor mieux la corde.
RHODODENDRON.
––––––––Si ce destin fatal,
––––––––T’attend, il est égal
––––––––Que ce soit, au total,
––––––––Ou la corde ou le pal.
––––––––Sache qu’en général
––––––––Tout supplice fait mal,
––––––––Qu’il soit horizontal
––––––––Ou qu’il soit vertical.
––––––––Pour toi, le principal,
––––––––Sous le rapport moral,
––––––––C’est qu’un agent légal,
––––––––D’un ordre spécial,
––––––––Doit, au premier signal,
––––––––Et c’est le but final,
––––––––Frapper d’un coup brutal
––––––––Ton principe vital.
––––––––Or, dès qu’en général
––––––––Tout supplice fait mal,
––––––––Qu’il soit horizontal
––––––––Ou qu’il soit vertical,
––––––––Si ce destin fatal
––––––––T’attend, il est égal
––––––––Que ce soit, au total,
––––––––Ou la corde ou le pal.