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JOL-HIDDIN, à part.

Férosa qui me fait demander… Boboli qui prend un air narquois pour me dire ça… se douterait-elle de quelque chose ?… soyons extrêmement malin.

FÉROSA, à Boboli.

Sortez.

BOBOLI, ricanant.

Il est sourd… (À l’oreille de Jol-Hiddin.) Popp !… (Jol-Hiddin tressaille.) Tirez-moi la langue.

JOL-HIDDIN.

Volontiers.

(Il veut lui tirer la langue.)
BOBOLI, lui repoussant la main.

Allons donc.

(Il sort.)
FÉROSA, courant à Jol-Hiddin avec effusion.

Enfin nous voilà seuls ! c’est le premier moment que je trouve de pouvoir causer avec toi.

JOL-HIDDIN, à part.

Comme elle m’aime ! (Haut.) Parle là-dedans (Il met son cornet acoustique.) Ce sont les canons que j’ai pris qui m’ont rendu sourd.

FÉROSA.

Pauvre ami, quel malheur que tu sois ainsi blessé !

JOL-HIDDIN.

Non, je ne suis pas pressé, je n’ai rien à faire ; causons tant que tu voudras… (À part.) Qu’elle est jolie !… et comme le costume militaire lui va bien !

FÉROSA.

Causer !… mais tu ne peux m’entendre… Ah ! si tu n’étais pas sourd, mon cœur aurait tant de choses à te dire

JOL-HIDDIN.

Me faire rire ?… Oh ! je n’en ai guère. (À part.) Méfie-toi, Jol-Hiddin, elle est très-maligne.