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RHODODENDRON, à part se posant.

Elle est émue !

FÉROSA.

Mesdames, je ne suis pas contente de vous ! (Mouvement.) Non, mesdames, non… je ne suis pas contente : hier au soir, ce matin encore, on vous a vues vous glisser dans l’ambulance, y échanger avec vos époux ou vos fiancés des regards et des paroles empreints d’une sollicitude qu’interdit la situation (Murmures.) Silence !… Je considérerais comme traîtres à la patrie celles de vous qui seraient surprises écoutant des propos d’amour.

(Murmures bruyants et continus.)
RHODODENDRON.

Eh bien ! eh bien ! (Criant.) Silence dans les rangs !… Mais qu’est-ce que c’est ?… mais qu’est-ce que c’est ?

FÉROSA.

Songez-y, je ferai un exemple. (À Alita.) Qu’est-ce que c’est que ça ?

ALITA.

Ça, générale ? eh bien… mais c’est mon sabre.

FÉROSA.

Où avez-vous vu que l’on mettait son sabre à droite ?

ALITA.

C’est le capitaine instructeur qui me l’a fait mettre comme ça.

(Rires.)
RHODODENDRON.

Une jolie instruction qu’il lui donne

FÉROSA.

Qu’on aille chercher le capitaine instructeur ! (Un soldat sort. À un officier.) Qu’est-ce que vous faites là, vous ?

L’OFFICIER.

Ça, générale ? ce sont des bandes pour un jupon.

FÉROSA.

Un jupon, mille baïonnettes !… un jupon !… sous les armes…