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FÉROSA.

Pas de phrases oiseuses, arrivez au fait.

RHODODENDRON, à part.

Elle est cassante avec moi, mais agaçante. (Haut.) J’ai, au péril de mes jours, lâché son armée et pénétré dans votre ville, pour vous livrer ses plans et vous donner les moyens de vous emparer de lui, de ses séides et de ses trente-deux éléphants.

ZAIDA, à Nani.

Oh ! trente-deux éléphants.

NANI.

J’en retiens un pour aller à âne le dimanche.

RHODODENDRON.

Suivez-moi, vous et votre armée, hors des murs de cette ville, et, ce soir même, je vous ferai surprendre votre ennemi et les trente-deux éléphants sans défense (l’ennemi bien entendu) plongé dans le sommeil de l’ivresse la plus torpide.

(Rumeurs.)
BOBOLI, à part.

Torpide ! a-t-il des mots à sa disposition !

FÉROSA, bas à Nani.

Je soupçonne une machination ténébreuse.

NANI.

Cet homme suspect ne m’inspire pas deux sous de confiance.

FÉROSA.

Nous acceptons vos services, mais nous refusons de vous suivre hors de la ville.

NANI.

Apportez-nous ici l’ennemi et les trente-deux éléphants, on payera ce qu’il faudra.

RHODODENDRON, à Boboli, bas.

Bègne ! mon plan est dans l’eau.