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RHODODENDRON, à part.

Je produis de l’effet !

NANI

Oh ! un hippopotame habillé en Turc !…

ALITA, examinant Rhododendron.

Excessivement curieux comme phénomène.

BOBOLI.

Trahissons pour ne pas être trahi moi-même.

FÉROSA.

Qui êtes-vous ? que voulez-vous ? qui vous amène dans ces murs ?

RHODODENDRON, à part.

Qu’elle est belle cette femme ! (Avec volubilité et sur le même ton.) Né dans ce pays, je fus arraché au sein de mon père et fait esclave, à l’âge de trois mois et demi, par des farouches soldats de Tamerlan, qui condamnèrent ma tendre enfance…

FÉROSA, brusquement.

Passez votre enfance, votre adolescence, votre jeunesse et votre âge mûr, et arrivez tout de suite à votre vieillesse.

RHODODENDRON.

Comment ! à ma vieillesse : il paraît qu’elle est myope.

NANI, à Rhododendron.

Oh ! après tout, un vieillard n’est qu’un ancien jeune homme avancé en âge.

RHODODENDRON.

Emmené avec d’autres soldats et trente-deux éléphants, pour vous combattre, par mon seigneur et maître, le terrible et beau Rhododendron… car il est beau, le gaillard !… on n’a rien vu de beau comme ça… et jeune… vingt-trois ans !… il n’en paraît pas dix-neuf.

BOBOLI, à part.

Comme ça, on ne se doutera pas que c’est lui.