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COCOBO, surpris.

Ah !… moi, dis-je, n’ayant pas acquis la moindre fortune, grâce à vos libéralités, je suis au service du seigneur Boboli…

RHODODENDRON.

Très-bien ! vous servirez mes projets.

BOBOLI.

Parlez, illustre seigneur Rhodo…

RHODODENDRON.

Encore !

COCOBO.

Nous écoutons, phare lumineux de l’Orient…

RHODODENDRON, fait le geste de tirer son sabre. Cocobo s’éloigne effrayé.

Mohican ! Patagon ! va-t’en veiller autour de nous, afin que personne ne surprenne la révélation de mon projet ; (à Boboli), et toi, ouvre-moi tes ouïes.

(Cocobo disparaît.)
BOBOLI.

Je vous ouvre mes ouïes, seigneur.

RHODODENDRON.

Voici mon projet : désirant renouveler mon harem, je me suis dit : la petite ville de Djégani est renommée dans toute la Géorgie pour la beauté de ses femmes et l’abrutissement de ses hommes ; si avec mes trente-deux esclaves, je tentais de m’emparer des charmantes Djéganiennes… Eh ! que dis-tu de mon idée ?

BOBOLI, à part.

Gredin ! (Haut) Peuh ! eu eu…

RHODODENDRON.

Très-bien, tu m’approuves ; donc, ayant eu cette idée, il y a cinq ans, avec la spontanéité de décision qui m’est propre, la semaine dernière je me mettais en route pour exécuter mon projet. Arrivé en vue de Djégani, je cachai mes trente-deux esclaves et les trente--