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les signes fournis par notre pierre, à ceux que l'on possède déjà, à la numération palmyrénienne, à celle des papyrus égypto-araméens, à la numération syriaque découverte par M. Land, à celle qu'a découverte M. Hanoteau à Ghadamès1627, on constituera une numération sémitique, analogue à celle qui fut en usage chez les Romains (chiffres romains), et dont la première origine pourra probablement être rapportée à l'Égypte.


II. — La seconde inscription (pl. LVIII) était tracée sur la partie postérieure d'une pierre dont notre planche LIII donne le dessin. Ces sortes de cubes de pierre, en taillés d'un côté, se rencontrent fréquemment aux environs des temples et servaient peut-être à contenir les objets offerts à la divinité.



Les quatre premières lettres sont presque effacées par le frottement. On les lit cependant avec certitude: ###. La lettre suivante est cassée en partie; mais ce qui en reste appartient évidemment à un y. La sixième lettre est très-fruste; mais les trois lettres qui viennent ensuite étant on, il est clair que c'est un w, complétant le nom d'Astarté. Les traces qui restent de la lettre confirment cette supposition. L'inscription entière doit donc se lire ainsi:


למלד עשתרת אל חמן

אש נדר עבדאשמן על בני




Astarté est désignée par Jérémie comme "reine du ciel", ### (v11, 18: XLIV, 17, 18, 19, 25). Une singularité arrête tout d'abord. La déesse Astarté est qualifiée ### et ###, deux expressions essentiellement masculines. Je vis d'abord là une preuve que le phénicien possédait des féminins en ###, dans lesquels la finale ne s'écrivait pas, de même qu'elle ne s'écrivait pas à la troisième personne du pluriel,