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Traduites en latin, les parties certaines de l'inscription donneraient:


Domino Baali cælorum. Votum quod vovit Abdelimus,

filius Mattanis, filii Abdelimi, filii Baalsamari,

in..... Laodic... Portam hanc et valvas

quæ....... domus....... ædificavi anno...l

XXX° domini regum,...

xlii anno populi

Tyri, ut sit mihi in memoriam et nomen bonum

sub pedibus domini mei Baalis cælorum

in æternum. Benedicat mihi.


Notre traduction, en partie hypothétique, de l'ensemble serait:


Au seigneur Baal des cieux. Vœu fait par Abdélim, fils de Mattan, fils d’Abdélim, fils de Baalschamar, dans le district de Laodicée. J'ai construit cette porte et les battants qui sont à l'entrée de la cella de ma maison sépulcrale, l'an 280 du maître des rois, l'an 143 du peuple de Tyr, pour qu'ils me soient en souvenir et en bonne renommée, sous les pieds de mon seigneur Baal des cieux, pour l'éternité. Qu'il me bénisse!


Quant aux conséquences historiques, topographiques, grammaticales et paléographiques qui sortent de cette inscription, on peut les résumer ainsi:


1° La ville dont les ruines s'appellent maintenant Oum el-Awamid paraît avoir été une de celles qui portèrent dans l'antiquité le nom de Laodicée. Cette ville était encore florissante à l'époque grecque, et l'on y faisait alors des constructions considérables.

2° En Phénicie, sous les successeurs d'Alexandre, on traçait des inscriptions phéniciennes, et les vieux cultes de la Phénicie étaient conservés.

3° La langue était encore la vieille langue chananéenne pure, sans influence sensible de l’araméen. La tendance à écrire les quiescentes se fait cependant légèrement sentir.

4° Les idiotismes donnés par notre inscription pour la première fois sont: le mot ### dans le sens de "district”, et le mot ###, synonyme de l'hébreu ###, qui était déjà fourni par les noms propres.

5° Les particularités d'orthographe sont: l'adformante de la première personne est ### et le pluriel ### supposant un singulier ###, d'où il semble résulter que les formes en ### ne faisaient pas complètement défaut en chananéen.

6° Enfin, ce qui fera probablement le principal intérêt de cette inscription dans l'épigraphie sémitique, ce sont les chiffres qu'elle contient et qui ajoutent beaucoup aux notions que l'on possède sur la numération sémitique et sur l'histoire de la numération en général. Ces chiffres, en somme, sont les chiffres araméens et non les chiffres phéniciens tels qu'on les connaît par les monnaies et par les inscriptions. En comparant