Page:Mission de Phénicie.djvu/725

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
709
CAMPAGNE DE TYR.

ne prête pas à la gravure, et surtout de ce que la plupart des inscriptions de l’époque phénicienne et de l’époque grecque étaient sur métal. C’est ici, du reste, une des meilleures preuves du résultat auquel nous arrivons par toutes les voies, savoir, que la ville disparut avant la domination romaine. Ce fut surtout à l’époque romaine qu’on écrivit sur pierre en Phénicie.

L’inscription grecque (musée Napoléon III, salle asiatique) porte :


Ἀβδήλιμ[ος]
Τύριος, χ[αῖρε].

Le caractère est du Ier ou du IIe siècle avant J. C. Nous rencontrerons bientôt ce nom d’Abdélim dans les inscriptions phéniciennes d’Oum el-Awamid.

Les trois inscriptions phéniciennes ont été trouvées sous terre, sur le côté nord du mamelon surmonté de colonnes ioniques et couvert de ruines. Les originaux sont déposés au musée Napoléon III[1]. Les trois

  1. Ces inscriptions ont été publiées par moi pour la première fois dans le Journal asiatique, sept.-oct. 1862. Elles furent examinées par M. l’abbé Bargès (ibid. août-septembre 1863) et par M. Lévy de Breslau (Phœnizische Studien, III, Breslau, 1864, p. 31-40). Je repris à mon tour le sujet (Journal asiatique, nov.-déc. 1863). M. l’abbé Le Hir (Études religieuses, historiques et littéraires, publiées par des PP. de la Compagnie de Jésus, nouv. série, t. IV, 1864, p. 512 et suiv. réimprimé dans Études bibliques, du même, 1869, t. III, p. 462 et suiv.), M. Ewald (Abhandlung über die grosse karthagische und andere neuentdeckte phœnikische Inschriften, p. 36-44, Gœttingen, 1864), M. Blau (Zeitschrift der d. m. G. 1865, p. 353), M. Judas (Recueil des not. et mém. de la Société archéologique de Constantine, 1866, p. 294 et suiv., 312), M. Schlottmann (Die Inschrift Eschmunazars, Halle, 1868, p. 178-181), M. Derenbourg (Journal asiatique, janv. 1868, p. 97, 98), M. Paul Schrœder (Die phœnizische Sprache, Halle, 1869, p. 47, 48, 150, 151, 152, 177, 183, 186-189, 226), ont parlé de nos inscriptions d’une manière plus ou moins heureuse. Je cite, pour être complet, le P. Bourquenoud (Études relig. histor. et litt. des PP. de la Compagnie de Jésus, nov.-déc. 1863) et M. Adalbert Merx (Zeitschrift der d.m. G. 1867, p. 476-487, et Archiv für wissenschaftliche Erforschung des A. T. 1er fascicule, 1867, p. 108-110), quoique leurs mémoires attestent une singulière ignorance des principes élémentaires de la paléographie et de la philologie phé-