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à lui parler de Jérôme. En se retrouvant si pareils, il sourit.

Un mystère est en lui, une gêne, il voudrait bien retrouver Germaine, il n’espère que cela, il n’ose pas.



Le télégramme, avec ces petites lettres imprimées sur fond d’azur, dit : « Venez me voir. Germaine. »

Il court au téléphone, la communication fut immédiate.

« Bonsoir, dit Germaine, que vous êtes gentil de me répondre tout de suite. Je ne vous savais pas à Paris, j’ai télégraphié à tout hasard. Avant, je vous ai souvent écrit, mais naturellement, pas de réponse. C’est mal, Daniel, mes lettres étaient sincères, elles réclamaient votre amitié. »

« Nous nous expliquerons tout à l’heure, dit Daniel. Puis-je vous voir maintenant ? » Il tremble d’impatience, son oreille qu’il appuie trop fort au récepteur lui fait mal.

« Mais oui, tout de suite, j’ai ma soirée libre. Venez, je vous attendrai toute la nuit. »

C’est le second hiver depuis leur liaison, il fait froid dehors. Sous un ciel constellé qui palpite Daniel voit, couvertes de givre, les frondaisons des parcs.

Thérèse vint ouvrir.

— « Quelle chance de revoir monsieur, dit-elle, depuis le temps que monsieur nous a abandonnées. Monsieur a meilleure mine. Madame est dans le petit salon. »

Daniel traverse – est-ce un rêve – le grand salon, toujours capharnaüm encombré, il revoit… le soir du bal, les malles ouvertes et Germaine