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le vin de Syracuse n’était point un mythe, un symbole, une chose qui n’avait pu fermenter que dans le cerveau du poëte, suivirent leur confrère pour goûter de cette divine liqueur, que l’île aux trois caps, l’heureuse Trinacrie, fait mûrir.

— Un instant, messieurs ! dit Méry, lorsqu’on fut à la porte du café. C’est une gageure. Il s’agit de l’accepter ou de la refuser. Je met au jeu cinquante louis contre un article flamboyant de chacun de vous en faveur de Lucrèce Borgia.

— Bon ! c’est convenu ! dirent en chœur les feuilletonistes.

Méry entra gravement au café, salua la dame de comptoir et cria très-haut :

— Une bouteille de vin de Syracuse, s’il vous plaît ?