sion l’emporte et Véronique triomphe.
Qui dans ton œil rayonne, et je vendrais mon âme
Pour t’avoir à moi seul tout entière et toujours.
Un seul mot de ta bouche à la vie éternelle
Me ferait renoncer. L’éternité vaut-elle
Une minute de tes jours ?
—
— Est-ce bien vrai cela ? reprit la Véronique,
Le sourire à la bouche et d’un air ironique,
Et répéteriez-vous ce que vous avez dit ?
— Que pour vous posséder je donnerais mon âme
Au diable, si le diable en voulait ; oui, madame,
Je l’ai dit. — Eh bien, donc, à jamais soit maudit !
Cria l’ange gardien d’Albertus. Je te laisse,
Car tu n’es plus à Dieu. — Le peintre en son ivresse
N’entendit pas la voix, et l’ange remonta.
Mais voici que de nouveau minuit sonne.
· · · Le timbre, au bruit sourd de la grêle
Qui cinglait les carreaux, joignit son fausset grêle,
Le hibou du donjon cria.