Page:Mirecourt - Samson, 1854.djvu/105

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sommes, de grossières clameurs insultèrent sa mémoire. Ces lieux, vous le savez, sont tout empreints du souvenir de ce grand homme. Nous voyons la maison où il vint achever de mourir ; car la mort lui avait porté ses premiers coups au milieu des rires du théâtre. Là, ses restes attendirent, pendant sept jours entiers, une sépulture qu’ils n’eussent point obtenue sans l’intervention de la toute-puissance royale, toujours fidèle à Molière. Et quand l’illustre mort partit enfin pour sa dernière demeure, ce fut la nuit, à la lueur pâle des flambeaux, dans un honteux silence. Pas un hymne pieux, pas un temple pour la cendre de ce juste, sur laquelle l’anathème était lancé, au nom du Dieu qui pardonne, par des hommes qui n’ont jamais pardonné ! »

Samson, cœur droit, intelligence d’élite, âme sensible, esprit certain de sa valeur, a souffert plus qu’un autre, et souffre encore de cet inconcevable et ridicule préjugé, fils des siècles qui ne