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 ! ne m’interrompez pas ! — Mon cher oncle, je sais trop ce que je vous dois… — Silence ! Votre mère, ma sœur, était une femme aimable, rangée, économe… — Elle avait toutes les qualités. — Taisez-vous, monsieur ! Aveuglée par son amour pour son cher fils, elle ne voyait pas qu’il était emporté, menteur, joueur… — Ah ! mon oncle ! — Morbleu ! vous tairez-vous ! J’ai passé une partie de ma vie à l’armée. Lorsque, dans les rares voyages que je faisais à Paris, j’allais voir ma sœur, vous preniez mon épée et la mettiez à la place de la broche. Mon plumet devenait la proie du chat ; mon chapeau changeait de forme, mes épaulettes n’avaient plus de grains ; je trouvais à mes pistolets du fromage de Gruyère pour pierre, et la cendre dans le bassinet. Tout cela n’était que bagatelles. Je m’apercevais que vous n’appreniez rien. Votre mère vous avait donné des professeurs que vous n’écoutiez point ; vous dansiez avec votre maître de latin et d’histoire ; vous tiriez des pétards au nez de votre maître de violon ; vous mettiez des bouts de