Du reste, la cabale organisée contre Meyerbeer ne put empêcher le mérite du célèbre compositeur de se faire jour en Allemagne, surtout à Dresde, où le roi de Saxe ne crut pas devoir pousser le sentiment patriotique jusqu’à l’injustice.
froy Weber, le quatrième élève de l’école de Darmstadt : « Vendredi dernier, j’ai eu la grande joie d’avoir Giacomo tout un jour chez moi. Les oreilles doivent t’avoir tinté ! C’était vraiment un jour fortuné, une réminiscence de ce bon temps de Mannheim. Nous ne nous sommes séparés que tard dans la nuit. Meyerbeer va à Trieste pour mettre en scène le Crociato. Il reviendra avant un an à Berlin, où il écrira peut-être un opéra allemand. Dieu le veuille ! J’ai fait maint appel à sa conscience. » Charles-Marie Weber mourut en 1826, sans avoir eu la consolation de voir son ami racheter par sa célébrité de compositeur français l’apostasie dont on l’accusait de s’être rendu coupable envers l’école allemande. On dit que, pour amener Meyerbeer à une conversion plus prompte, l’auteur du Freyschütz le chargea, à son lit de mort, de terminer l’opéra-comique de Pinto.