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Ne vous a pas vanté cet admirable don,
Lorsque, des vieux Romains disant la grande chère,
Bucoliques aux doigts, il vous explique en chaire
   Les vers du Pastor Corydon ?

Virgile, homme de goût, a vanté son arome
Dans des vers applaudis par les dames de Rome ;
Et, quand il allait voir Auguste au Palatin,
Tythyllis apprêtait l’ail, en gardant ses chèvres,
Et le poëte, en cour, exhalait de ses lèvres
   Le vrai parfum du vers latin.

Tout ce qui porte un nom dans les livres antiques,
Depuis David, ce roi qui faisait des cantiques,
Jusqu’à Napoléon, l’empereur du Midi,
Tout a dévoré l’ail, cette plante magique,
Qui met la flamme au cœur du héros léthargique,
   Quand le froid le tient engourdi.

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Et toi, cher Constantin, dont l’amitié m’excite,
Si je t’écris ici ces quelques vers si vite,