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Si la politique perdit à ce départ, les lettres y gagnèrent un beau livre[1].
Lamartine, comme on dit vulgairement, faisait contre fortune bon cœur, et sacrifiait provisoirement à sa muse toutes ses prétentions parlementaires.
« Je brûlais, dit-il, du désir d’aller visiter ces montagnes où Dieu descendait ; ces déserts où les anges venaient montrer à Agar la source cachée pour ranimer son pauvre enfant banni et mourant de soif ; ces fleuves qui sortaient du paradis terrestre ; ce ciel où l’on voyait descendre et monter les anges sur l’échelle de Jacob. Je rêvais un voyage en Orient comme un grand acte de ma vie intérieure ; je con-
- ↑ Le Voyage en Orient.