Page:Mirecourt - Lamartine.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a de fort vilains pieds[1], qui chante mal et qui fait la roue : M. de Lamartine chante bien, voilà toute la différence.

Tout le monde ne juge pas avec autant de sévérité notre poëte. Nous avons entendu quelqu’un lui dire un jour : « Vous étiez né pour être roi. »

Effectivement, son imperturbable majesté, son amour de la représentation, son

  1. L’auteur des Harmonies a des pieds dans le genre de ceux de M. Dupin, et il se chausse aussi mal que lui. Ayant commandé son portrait à Couture, il le lui laissa pour compte, après avoir vu ses souliers trop exactement rendus sur la toile. Mieux inspiré que le peintre, Adam Salomon, sculpteur juif, auteur du médaillon de Charlotte Corday, a fait une statuette de Lamartine avec les pieds imperceptibles : aussi l’original daigne-t-il quelquefois venir poser dans son atelier. Ces jours-là, vingt personnes entrent, par le plus grand des hasards et Salomon leur présente son illustre ami Lamartine.