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son crime avait été grand. La royauté était avilie : Dieu lui rendit sa majesté, il la releva sur l’échafaud. La noblesse était avilie : Dieu lui rendit sa dignité, il la releva dans l’exil. Le clergé était avili : Dieu lui rendit le respect et l’admiration des peuples, il le releva dans la spoliation, la misère et la mort. La fortune de la France était avilie : Dieu lui rendit la gloire, il la releva sur les champs de bataille. La papauté avait été abaissée aux yeux des peuples : Dieu lui rendit sa divine auréole, il la releva par la France. Un jour, les portes de cette basilique s’ouvrirent ; un soldat parut sur le seuil, entouré de généraux et suivi de vingt victoires. Où va-t-il ? Il entre, il traverse lentement cette nef, il monte vers le sanctuaire, le voilà devant l’autel. Qu’y vient-il faire, lui, l’enfant d’une génération qui a ri du Christ ? Il vient se prosterner devant le vicaire du Christ, et lui demander de bénir ses mains, afin que le sceptre n’y soit pas trop pesant à côté de l’épée ; il vient courber sa tête militaire devant le vieillard du Vatican, et confesser à tous que la gloire ne suffit