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bâtonnier de l’ordre des avocats, reçoit un jour la lettre suivante :

« Paris, 24 décembre 1830.
« Monsieur le Bâtonnier.

« Il y a huit ans, je commençai mon stage au barreau de Paris ; je l’interrompis au bout de dix-huit mois, pour me consacrer à des études religieuses qui me permirent plus tard d’entrer dans la hiérarchie catholique, et je suis prêtre aujourd’hui. Les devoirs que ce nom m’impose m’ont d’abord éloigné du barreau. Mais des événements immenses ont changé la position de l’Église dans le monde ; elle a besoin de rompre tous les liens qui l’enchaînent à l’État, et d’en contracter avec les peuples. C’est pourquoi, dévoué plus que jamais à son service, à ses lois, à son culte, je crois utile de me rapprocher de mes concitoyens en poursuivant ma carrière dans le barreau. J’ai l’honneur de vous en prévenir, monsieur le Bâtonnier, quoique je ne puisse prévoir aucun obstacle de la part des règle-