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écrivain dont je n’ai pas l’honneur d’être connue, et qui n’a reçu de moi, ni des personnes qui me connaissent réellement, aucune espèce de communication.

Ces biographies contemporaines peuvent avoir une valeur sérieuse comme critique littéraire ; mais, comme document historique, on peut dire qu’elles n’existent pas.

Je le prouverais facilement en prenant d’un bout à l’autre celle dont je suis le sujet. Il ne s’y rencontre pas un fait exact, pas même mon nom, pas même mon âge. Je ne m’appelle pas Marie, et je ne suis pas née en 1805, mais en 1804. Ma grand’mère n’a jamais été à l’Abbaye-aux-Bois. Mon père n’était pas colonel. Ma grand’mère mettait l’Évangile beaucoup au-dessus du Contrat social. À quinze ans, je ne maniais pas un fusil, je ne montais pas à cheval, j’étais au couvent. Mon mari n’était ni vieux ni chauve ; il avait vingt-sept ans et beaucoup de cheveux. Je n’ai jamais in-