Page:Mirecourt - L'abbé de Lamennais.djvu/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.

fréquents voyages. L’enfant resta sous la garde d’une vieille gouvernante qui l’aimait, le gâtait, cédait à ses mutineries et désespérait de lui apprendre à lire.

On n’avait point osé l’envoyer au collége, comme on y envoyait un frère plus âgé que lui de cinq ou six ans.

Son caractère indomptable eût mis à bout la patience des maîtres et l’eût exposé à de perpétuelles corrections, à une époque où la verge et la férule passaient encore pour le moyen le plus infaillible d’inculquer la science aux cerveaux rétifs.

Un jour sa gouvernante n’y tint plus, et jeta, par un mouvement de colère, le livre sur lequel, depuis un temps indéfini, elle s’efforçait de lui enseigner les lettres.