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du plus grand nombre. Nous citons toujours :

« Votre attaque, lui dit-il, n’est jamais franche ; le trait, à force d’être barbelé comme une arme chinoise, ne pénètre pas. Lutteur sans poignet, vous recourez au croc en jambe. — Bruit sans coup, — tonnerre sans foudre, — feu d’artifice mouillé, dont les soleils partent à l’aventure. Votre plume crache, étoile le papier et ne sait pas courir droit ; votre phrase est incertaine et insoumise, elle marche au hasard et sans ordre, elle semble soustraite à votre volonté comme les membres d’un homme malade de la moelle épinière. Les mots abondent, le mot ne vient jamais. Quand on la dissèque, cette phrase grassouillette, pouparde et vieillotte, on s’aperçoit que l’enveloppe ne recouvre pas un muscle, pas un ligament, pas une veine. »

Tout cela n’est que trop véritable. M. Janin, comme la plupart des critiques,