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hors d’inquiétude. Janotin mignon sera cajolé, choyé, bien nourri, car la tante est un cordon bleu émérite. Si vous saviez comme elle fait divinement la pâtisserie, cette bonne tante ! et les sauces à la lyonnaise ! Peste ! quelles sauces[1] !

  1. Dans un grand nombre de ses feuilletons, Janin fait l’apologie du gourmand. Drames, comédies, vaudevilles sont négligés lorsqu’il s’agit de louer Carême ou quelque autre cuisinier d’élite. Il s’exprime ainsi à propos de la publication des Classiques de la table : « Rien qu’à ouvrir ce livre-là, l’eau vous en vient à la bouche : livre plein de sel et de suc, écrit par des hommes qui étaient pleins de leur sujet. Rien qu’à ouvrir ces pages resplendissantes, il vous semble que vous entendez le tic-tac de la broche, le rissolement du fourneau, le duo nourricier de la poêle et du pot-au-feu : douce fumée, vapeurs suaves, odorant nuage ! Profession difficile et périlleuse que la profession de gourmand ! profession qui demande une grande science, une forte tête, et de la santé à revendre ! » À la bonne heure, voilà du style qui part de l’estomac. Janin, du reste, n’est gourmand que chez